Oui. Et différemment.
Bien que les choses aient évolué en surface, le combat est loin d’être terminé. Aujourd’hui, les cheveux crépus sont plus visibles sur les réseaux sociaux, dans certaines campagnes publicitaires ou sur les podiums. Mais cette représentation reste souvent tokenisée, tendance ou contrôlée par le regard dominant. Il ne suffit pas d’être vu : il faut être respecté, compris, et libre.
Pourquoi militer pour les cheveux crépus reste essentiel ?
Les cheveux crépus sont bien plus qu’une simple texture capillaire : ils sont un symbole culturel, historique et identitaire fort. En dépit des progrès apparents, les discriminations capillaires persistent dans de nombreux milieux : école, travail, médias, famille... Ce contexte rend le militantisme toujours nécessaire, mais sous de nouvelles formes.
Une visibilité qui reste conditionnelle
Si la représentation des cheveux crépus s’est améliorée, elle reste souvent superficielle. Dans la publicité ou la mode, la présence de femmes aux cheveux naturels est parfois utilisée comme outil marketing, sans engagement réel derrière. De plus, cette visibilité se limite souvent à des textures jugées “acceptables” (boucles bien définies, volume maîtrisé), au détriment des cheveux crépus denses ou 4C.
Militer aujourd’hui, c’est exiger une représentation authentique et inclusive.
Cheveux crépus et monde professionnel : un enjeu toujours d’actualité
Porter ses cheveux crépus au travail reste perçu comme un acte “militant”. Certaines femmes choisissent encore de lisser leurs cheveux pour décrocher un poste ou éviter les remarques déplacées. Le cheveu naturel est toujours associé à des stéréotypes : négligence, rébellion, manque de professionnalisme.
Il est donc essentiel de continuer à sensibiliser, à former les employeurs, et à légitimer toutes les textures dans tous les milieux.
L’importance d’agir dès l’enfance
Le militantisme commence à la maison et à l’école. Il faut normaliser les cheveux crépus dès le plus jeune âge, à travers :
- des livres jeunesse inclusifs,
- des poupées aux cheveux naturels,
- des discours valorisants à la maison.
Un enfant qui apprend à aimer ses cheveux dès l’enfance devient un adulte confiant, sans besoin de se réconcilier avec lui-même plus tard.
Militer dans nos propres cercles
Le regard extérieur n’est pas le seul à déconstruire. Nos propres communautés perpétuent parfois des hiérarchies capillaires où certaines textures sont considérées comme plus “belles” ou “gérables”. Il est urgent de valoriser tous les types de cheveux crépus, sans distinction de boucle ou de longueur.
Le vrai progrès, c’est l’amour inconditionnel de notre couronne, quelle que soit sa forme.
De nouveaux visages du militantisme
Aujourd’hui, militer pour la normalisation des cheveux crépus peut passer par :
- la création de marques capillaires engagées (comme Couronne Crépus),
- le partage de contenus éducatifs et inspirants sur les réseaux sociaux,
- l'organisation d’événements, d’ateliers ou de conférences sur l’estime de soi et l’identité.
Ce militantisme moderne est culturel, économique, narratif. Il se vit autant dans le quotidien que dans la sphère publique.
Conclusion : militer pour notre liberté capillaire
Tant qu’exister avec nos cheveux naturels demande encore du courage ou de l’explication, le besoin de militer reste bien réel.
Mais il évolue : on ne milite plus seulement pour "être acceptées", on milite pour changer les normes, créer nos espaces, transmettre notre héritage.
Nos cheveux ne sont pas une tendance. Ils sont une couronne. Et ils méritent le respect, partout, tout le temps.
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